Lorsque la terre tremble…
Nous nous parlons au téléphone depuis quelques minutes. Il a beau essayer de me décrire la situation avec calme et aplomb, sa voix trahit quand même la belle frousse qu’il a eue.
« Notre existence est jalonnée d’épreuves et de mésaventures, Katharina.
– Oui, Giordano, je sais. On pourrait bien s’en passer, n’est-ce pas ?
– De quelques-unes d’entre elles, en tout cas. »
Giordano Emo Capodilista, propriétaire de La Montecchia, l’une des résidences de notre catalogue, laisse échapper un grand rire nerveux, puis redevient grave la seconde d’après :
« Nous avons eu de la chance ici : nous n’avons subi aucun dommage. Mais tu peux me croire, Katharina, les gens ici sont entièrement solidaires de ceux qui ont été directement éprouvés.
– Oh, je te crois, Giordano, je te crois. Je connais les Italiens : ils peuvent être ébranlés mais jamais terrassés.
– Oui, tu les connais bien. »
Les épicentres des séismes qui ont récemment touché l’Italie ont été localisés en Émilie-Romagne, plus précisément au nord de la ville de Modène. Les secousses ont été ressenties de Milan à Venise, et de Florence jusqu’en Autriche, ma terre natale.
Je n’ai personnellement vécu qu’un seul tremblement de terre dans ma vie. Ça remonte à mes neuf ans, en Autriche. C’était le soir. Nous étions à la maison, en famille, lorsque la pièce où nous nous trouvions s’est soudainement mise à trembler. Comme notre appartement se trouvait au 4e étage, nous y sommes restés pour nous « abriter » sous le chambranle de la porte. Je me souviens avoir eu une belle frayeur.
Dieu merci, aucune des résidences figurant dans notre catalogue n’a été touchée par ces récentes secousses. Cependant, je me sens solidaire du peuple italien, et plus particulièrement, bien sûr, des gens qui ont perdu dans cette épreuve un parent, un ami, une maison.