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Aug 6, 2016

L’Année de tous les défis

Entre musique et actualité, le récit passionnant d’un double challenge.
Alan Rusbridger, alors rédacteur en chef du Guardian, décortiquant Chopin…
Au rez-de-chaussée de la villa Gonzola : futons pour les amis de passage.
A la Gonzola, ombre et soleil se partagent la vieille pierre et les roses…

La Foce… Ce nom, et le magnifique domaine toscan qu’il désigne, sont déjà familiers aux lecteurs et lectrices fidèles de ce blog. Trust & Travel a en fait vu le jour sur ces terres – il y a donc de cela de nombreuses années – lorsque les sœurs Origo, propriétaires des lieux, m’ont proposé de m’associer à elles pour promouvoir et mettre en location certaines des résidences de La Foce.

Tous les étés, ma famille et moi allons passer une semaine entière à La Foce. C’est devenu pour nous un rituel sacré et une très agréable relâche. Priorité à la détente durant ces quelques jours bénis. Nous invitons une poignée d’amis ; les enfants s’amusent et pataugent dans la piscine ; et les adultes – dont je suis censée être – s’adonnent au fil de leurs humeurs à une douce succession de conversations, d’apéritifs et de lectures inspirantes.

L’un des livres que j’ai lus sur mon transat pendant notre dernier séjour à La Foce s’intitule Play it Again. Il est l’œuvre d’Alan Rusbridger, ex rédacteur en chef du quotidien The Guardian. Cette lecture m’a réservé quelques surprises…

Play it Again est une sorte de chronique dans laquelle Alan Rusbridger nous relate l’histoire de ce challenge qu’il s’est imposé en 2010 : apprendre et maîtriser la ballade de Chopin n° 1 opus 23 – œuvre dont on dit qu’elle est l’un des morceaux de piano les plus difficiles jamais composés. Il s’était fixé comme objectif de pouvoir jouer cette ballade en concert pour ses proches dans un délai de 6 mois ; période qu’il a dû prolonger à 12 puis à 18 mois, non seulement à cause de la très haute technicité de la tâche musicale entreprise, mais aussi en raison des évènements qui ont alors secoué l’actualité planétaire.

L’affaire Wikileaks, la chute de Mouammar Kadhafi, le scandale des écoutes téléphoniques liées à l’empire Murdoch… Autant de péripéties qui ont ralenti Alan Rusbridger dans son travail pianistique, car il lui incombait encore, dans ses fonctions de rédacteur au Guardian, de couvrir cette actualité dans le contexte d’une presse écrite en profonde mutation, confrontée à l’essor du numérique et des réseaux sociaux. Comme il nous le confie dans son ouvrage : ce fut là aussi, pour lui, un véritable défi.

J’ai également appris, dans Play it Again, qu’Alan Rusbridger et sa famille ont l’habitude de passer leurs vacances à La Foce, tout comme nous, et qui plus est dans la même maison, la Gonzola, comme je l’ai compris grâce aux précisions que donne l’auteur dans son livre : « Notre villa est dotée de quatre chambres à coucher, situées au-dessus d’un rez-de-chaussée qui servait autrefois d’abri hivernal pour des animaux, et qui a depuis été aménagé en grande salle de ping-pong équipée de futons pour les amis de passage. »

Un peu plus loin dans son livre, Alan Rusbridger nous parle des heures mémorables qu’il a passées en compagnie d’Alfred Brendel, le grand pianiste autrichien, qui lui aussi se trouvait à passer ses vacances dans la vallée de l’Orcia au moment de leur rencontre. Vous vous souvenez peut-être que la famille Origo organise chaque été un festival de musique classique. Il n’est donc pas étonnant de croiser de célèbres musiciens dans l’enceinte du domaine à tout moment de l’année. N’empêche, de savoir que ces deux hommes ont pris l’apéro ensemble sur ma terrasse favorite a de quoi me faire rêver. Prosecco à la main, je m’imagine en train de tendre l’oreille à leur conversation, sans en avoir l’air…

 

Katharina's Italy

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