L’ART DE LA RENAISSANCE AU FÉMININ
Le mois dernier, un jeudi, ma fille est rentrée de l’école sur un petit nuage : « Maman, j’ai une composition à faire sur des artistes ! Des femmes artistes ! »
Infectée par son enthousiasme, je lui ai demandé si elle avait déjà des noms en tête. Elle m’a répondu qu’elle tenait à parler de Frida Kahlo et de Georgia O’Keefe, dont les œuvres lui étaient déjà familières, du moins en partie. Puis elle m’a pressée de lui faire des suggestions.
Je n’ai pas eu à me torturer les méninges bien longtemps : presque tout de suite le nom de Plautilla Nelli m’est venu à l’esprit. J’avais entendu parler de cette religieuse de la Renaissance, peintre autodidacte née en 1524, grâce à la fondation Advancing Women Artists, organisation à but non lucratif dont la mission est de mettre au jour et de restaurer le travail d’artistes femmes tombé dans l’oubli aux quatre coins de la Toscane.
Inspirées par les enseignements de Jérôme Savonarole ainsi que par les œuvres de Fra Bartolomeo, les toiles de sœur Plautilla Nelli – comme d’ailleurs celles de combien d’autres femmes artistes ! – ont longtemps échappé à la mémoire collective. Commentée dans de nombreux articles de presse, la restauration récente de sa magnifique Dernière cène, l’une des toiles les plus grandes jamais réalisées par une artiste femme de l’époque – et aujourd’hui exposée au musée Santa Maria Novella de Florence –, contribuera sans aucun doute à extraire de l’ombre cette artiste virtuose.
La fondation Advancing Women Artists a beaucoup d’autres projets en chantier. Tous ceux et toutes celles qui le souhaitent peuvent soutenir ses activités en se faisant « art angel » ou en achetant l’un ou l’autre de ses excellents ouvrages sur les artistes femmes de Florence – ce que votre humble serviteuse n’a pas hésité à faire…